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Projet Îlots Ferrié – Paveurs de Montrouge

Concertation préalable
AVIS du groupe PEPS


24 septembre 2021

I Une concertation de façade avec une publicité quasi-inexistante
En effet, l’article L.103-2 du Code de l’urbanisme dispose que « font l’objet d’une concertation associant, pendant toute la durée de l’élaboration du projet, les habitants, les associations locales et les autres personnes concernées les projets et opérations d’aménagement ou de construction
ayant pour effet de modifier de façon substantielle le cadre de vie, notamment ceux susceptibles d’affecter l’environnement, au sens de l’article L. 122-1 du code de l’environnement, ou l’activité économique, dont la liste est arrêtée par décret en Conseil d’Etat
».
Le calendrier des Palaiseau Mag de mars à septembre 2021 (rubrique « démocratie ») est muet sur cette concertation. Juste une « annonce légale » dans les actualités du numéro d’avril p. 8, se bornant à recopier dans
un coin de page quelques paragraphes de la note de présentation de la délibération du Conseil Municipal du 22 mars 2021 (non fournie aux Palaisiens) :

Aucune annonce en fanfare en pleines pages colorées, comme tant d’autres, alors que cette opération se trouve dans la rubrique « grands projets » sur le site de la ville : https://www.ville-palaiseau.fr/attractive/grands-projets/projet-ilots-ferrie-paveurs-de-montrouge
Une « réunion de présentation » (selon les termes de la même note de présentation) vient d’être organisée à la va-vite ce jeudi 23 septembre. Promesse visiblement oubliée depuis le 22 mars et annoncée en catastrophe ! Le projet est présenté la veille de la fin de la concertation ! Le COVID a bon dos !
Une info de dernière minute, traitée par-dessous la jambe sur le site internet de la ville :

et perdue dans ce site, à un autre endroit que le projet lui-même (avec une erreur de mois !) : https://www.ville-palaiseau.fr/information-transversale/agenda/reunion-publique-ilot-ferrie-3601

Dans le Palaiseau Mag de septembre, seul un encart de 6 cm sur 3 p. 11 annonce la réunion publique promise :

Mais aucun rappel :

  • du dossier,
  • du lien sur le site de la Ville,
  • de la date de la fin de la concertation (le lendemain…).

L’annonce de ce projet se limite donc à deux entrefilets dans le Palaiseau Mag et deux pages sans lien entre elles sur le site de la ville.
Résultat sans surprise : seulement 25 habitants présents à cette réunion publique, en dehors des élus, des membres de la mairie et du cabinet d’urbanisme ! Constat incroyable du maire : nombre en diminution par rapport à une réunion de 2017 (une cinquantaine de personnes) ! Il lui a sans doute échappé aussi que depuis 2017, il y a eu beaucoup de déménagements et de nouveaux Palaisiens !
Le Palaiseau Mag contient chaque mois une pleine page de publicité pour la Franco Suisse, plutôt que d’informer réellement et pleinement les Palaisiens sur un projet qui va les toucher profondément.
La note de présentation de la délibération 22 mars 2021 précisait enfin : « A l’issue de ce délai, un bilan de concertation sera tiré par le Conseil municipal avec un réajustement éventuel de certains éléments du projet ».
Comment peut-on qualifier de concertation, telle que prévue par l’article L.103-2 du Code de l’urbanisme, un tel simulacre ?
Quel bilan pourra être tiré avec une si faible participation prévisible des habitants ?

II Un projet colossal mais un dossier de 13 pages inconsistant
Les 13 pages mises à la disposition des Palaisiens comportent des photos ou cartes, dont celles des pages 1 (photo ancienne de la gare de Palaiseau) et 2 (plan de Palaiseau) sont sans intérêt, avec des textes écrits en grosses lettres.
Peu d’informations, générales, des plans imprécis, des sigles non détaillés, beaucoup d’incertitudes. Pas de quoi être submergé d’informations concrètes et pertinentes, qui répondraient à une concertation digne de ce nom.
L’indigence du dossier montre une fois de plus à quel niveau ce maire pratique la participation des Palaisiens, participation dont il se gargarise pourtant à longueur de communication trompeuse.
Mais lors de la réunion publique du 23 septembre, un projet remanié a été présenté en une trentaine de diapos, rendant caduques certaines remarques déposées. Pourquoi un projet modifié et plus précis n’a-t-il été présenté que 24 heures avant la fin de la concertation et non dès le mois de mars ?
Il doit être mis en ligne sur le site de la ville mais pas à temps pour qu’un maximum de citoyens en prennent connaissance et puissent donner leur avis.
Combien d’avis seront donnés sur ce nouveau projet ?
Le maire fustige, à juste titre, le manque de concertation pour le projet qu’il a trouvé à son arrivée en 2014 pour ce secteur, mais il ne fait pas mieux, se satisfaisant de son semblant de concertation.

III Une « ambiance villageoise » avec des immeubles R + 5
Dans le PLU, cette OAP (Orientation d’Aménagement et de Programmation) fait l’objet d’une carte et d’un texte posant des principes.
Parmi les principes d’aménagement : « L’idée générale est de conforter et d’étirer la centralité urbaine jusqu’à l’avenue des Alliés, tout en respectant l’ambiance « villageoise » qui fédère les fonctions commerciales autour de la rue de Paris. »
Où trouve-t-on du R+3, du R+4 et du R+5 dans la rue de Paris villageoise ?
Que sont « des immeubles au gabarit maîtrisé » ?
Nous ne voulons pas des bâtiments hauts et sans recul du Quartier de la Mesure (qualifié de moches par le cabinet d’urbanisme lors de la réunion publique !), tellement rapprochés qu’ils surplombent la rue et que les habitants de chaque côté n’ont aucune intimité.
Les travaux de construction sur presque 2 ha vont immanquablement générer des déplacements de nappes souterraines, comme malheureusement les opérations CRI (Conservatoire à Rayonnement International), Tronchet et Blaise Pascal l’ont montré, après d’autres. Les riverains risquent ainsi de voir surgir des eaux détournées sur leurs parcelles, et de devoir réparer les dégâts à leurs frais, faute d’en avoir été informés car ce sujet reste tabou dans notre vallée. Une étude des sols et des nappes est donc indispensable au préalable et doit être publiée.
A bien regarder les 13 pages octroyées, même s’il est indiqué un élargissement des trottoirs, il est difficile de voir leur largeur sur les plans. Nous demandons qu’à proximité de la gare, les trottoirs aient une largeur suffisante et sans obstacles pour faciliter la circulation des piétons et des personnes à mobilité réduite.
« réduire la présence de la voiture dans l’espace public qui est saturé de stationnements ce qui dégrade sa valeur urbaine » : la conclusion logique voudrait de prévoir a minima 1 place de parking par logement, commerce ou bureau.
Il est mis en avant le souhait de proposer des logements étudiants mais les dernières constructions ont déjà proposé de nombreux logements étudiants qui restent d’ailleurs peu accessibles financièrement. Un état des lieux a-t-il été réalisé au niveau de la Communauté d’agglomération ?
De quel village est-il donc question ? Il n’est mention nulle part de mixité sociale, de logements sociaux. Quelle est la part de l’accession à la propriété et du locatif ?
Nous ne voyons ici aucune volonté de préserver un équilibre entre les différentes catégories de logements. La majorité actuelle souhaite-t-elle continuer à favoriser des logements pour des personnes à revenus élevés ? Cette opération de grande envergure sera-t-elle un bis repetita des opérations immobilières spéculatives Tronchet et Blaise Pascal ?
La « charte promoteurs » dont s’est encore gargarisé le maire, tout en reconnaissant son absence de valeur juridique (!), n’empêchera pas ceux-ci de prendre les mesures les plus en leur faveur, au détriment d’un accueil aux moins aisés (du moment que l’opération est rentable pour eux). Cette charte-alibi ne masque pas la volonté du maire de « gentrifier » et de bétonner Palaiseau depuis son élection en 2014, quoi qu’il clame.

IV Une étude de circulation est nécessaire
1) La même note de présentation au conseil municipal prévoit l’un des objectifs suivants : « La redéfinition des circulations et des accès des axes existants (RD 117 – Carrefour de l’Éléphant – avenue des Alliés) ».
Or rien dans les maigres documents ne traite de ce sujet. Le carrefour de l’Éléphant, déjà encombré actuellement, est situé sur un axe départemental dont la circulation dense ne manquera pas d’être engorgée avec le CRI (Conservatoire à rayonnement international) et ces nouvelles constructions.
En l’absence de connaissance du traitement réservé à ces axes, comment pouvons-nous donner donner un avis ou des suggestions en toute connaissance de cause ?

2) Création d’une voie entre la place de la Gare et la rue des Alliés :
« Pour mieux desservir la gare ».
Selon l’OAP Îlot Ferrié – Paveurs de Montrouge, « Désenclaver le parking situé place de la Gare en créant une voie et une promenade piétonne entre la gare et l’avenue des Alliés. » Aucune précision supplémentaire. Qu’est-ce qu’un parking P+R ?
Or le dénivelé entre le niveau du parking de la gare (à son entrée depuis l’impasse des Vhernes) et le niveau de la rue des Alliés équivaut tout simplement à la hauteur du pont routier enjambant les voies du RER à cet endroit.
Comment une voie de circulation peut-elle être créée sur une pente aussi courte et aussi raide ?
Comment seront traitées les eaux pluviales provenant de l’avenue des Alliés ?
Il semble que l’Impasse des Verhnes reste très étroite. Comment se feront les accès aux parkings (entrées, sorties), aux immeubles, à la gare ?
Tout cela nécessite donc une étude de circulation qui doit s’étendre au-delà du quartier en question, car les impacts seront importants sur les rues voisines.

V Le volet environnemental brille par son absence
OAP : « La programmation devra comprendre, a minima, une résidence personnes âgées et une crèche, dont l’implantation devra éviter les sols potentiellement pollués (BASIAS ou BASOL) existants sur le site. » Aucune démarcation des zones polluées, aucune précision quant à la dépollution, son coût et son financement. L’implantation de la RPA et de la crèche tient-elle compte de cette exigence ?
Ce projet, dont rien n’indique qu’il prend en compte son propre impact écologique, ne dit rien sur les matériaux de construction qui seront utilisés (bois, béton, etc.), ni sur les critères énergétiques des futurs bâtiments.
OAP : « réaliser des plantations d’arbres ». Les tronçonneuses des treize magnifiques tilleuls du Ferry résonnent douloureusement. Le projet ne comporte aucun recensement des arbres remarquables.
Les arbres de haute tige doivent être conservés, notamment un cèdre majestueux impasse des Vhernes doit être protégé.
Tout cela impose donc une réelle étude paysagère avant l’implantation des constructions

VI Financements
Silence total sur ce point.

VII Pendant les travaux
Comment se dérouleront les travaux ? Combien de temps vont-ils durer ?
Qu’en sera-t-il des résidents de ce quartier, qui subissent déjà de plein fouet les conséquences du trafic lors des heures de pointe ? Comment la circulation sera-t-elle aménagée ? Autant de questions qui restent sans réponse.

VIII Conclusion
Le calendrier, le dossier montrent une nouvelle fois une concertation de façade qui ne permet de se faire un avis réelle sur ce projet, enrobée de jolis mots à la mode, pour mieux masquer le bétonnage de la ville livrée plus que jamais aux promoteurs immobiliers et à leur spéculation. Pour la parole et l’intérêt à long terme des habitants, on repassera.


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