Monsieur le Président,
Nous vous remercions (avec un peu de retard, pardon !) pour la participation de vos services et la présentation de l’exposition du Département lors du Big jump associatif que nous avons organisé le 10 juillet à Corbeil, sur l’un des 5 sites retenus par le CD91 pour la baignade en Seine en 2024.
Nous saisissons l’occasion pour regretter l’absence (à notre connaissance) d’implication des associations citoyennes dans la concertation engagée dans la perspective du nouveau programme pluriannuel de la politique départementale de l’Eau.
En effet, cette marginalisation du mouvement associatif essonnien nous parait en retrait de l’évolution du contexte et du débat public sur ces enjeux de l’eau, à l’échelle de notre département et des 4bassins versants qui le concernent à titres divers (Orge-Yvette, Yerres, Seine-Essonne-Beauce).
Nous avons en effet, salué et apprécié depuis 3 ans la contribution précieuse du Département à la coordination et l’engagement des élus essonniens dans le mouvement de réappropriation publique du cycle de l’eau , à commencer par l’étape de la production de l’eau potable, en dépassant un historique départemental marqué, durant des décennies, par une dépossession et une vulnérabilité vis-à-vis des abus de position dominante des délégataires.
Ce processus, essentiel pour l’avenir, engagé en ce domaine à l’échelle de nos territoires (élargis à l’EPT GOSB) , s’opère dans un rapport de force qui reste incertain face aux opérateurs privés : il nous parait précieux dans ces conditions, d’informer, expliquer, associer plus largement et plus régulièrement les habitants au côté de leurs élus locaux, de telle façon que les outils publics en construction s’empreignent d’emblée des principes de transparence, concertation, et même de co-construction qui doivent selon nous caractériser le service public de l’eau face aux enjeux de la période (pollution, raréfaction de la ressource, conflits d’usages, réchauffement).
Cette implication citoyenne nous parait d’autant plus opportune en Essonne qu’elle pourrait s’appuyer sur des synergies avec le monde universitaire local, compte tenu de la disponibilité de nombre d’enseignants chercheurs de l’université Paris-Saclay pour faire prévaloir, sur l’eau en qualité de bien commun, une recherche d’intérêt général .
Par ailleurs, malgré sa dispersion, le mouvement associatif essonnien, vient de démontrer sa disponibilité pour une approche départementale , à travers la rédaction et la parution (imminente, ouvrage à l’impression) du livre remarquable « l’Essonne et l’eau » réalisé par Essonne Nature Environnement, réunissant et valorisant les témoignages et l’expertise d’usage de 24 acteurs associatifs essonniens dans ce domaine de l’eau.
Nous avons sur l’ensemble de ces questions différentes propositions et projets de partenariats entre associations et collectivités (CD, EPCI, syndicats de rivières) dont nous souhaiterions vous faire part avant la finalisation de votre prochain programme pluriannuel de la politique de l’eau .
Dans l’attente de vous rencontrer à ce sujet et vous en remerciant d’avance
bien cordialement
Pascal Grandjeat, Référent pour l’Essonne de la Coordination Eau Ile de France et pour l’Association Eau Publique Orge-Essonne
Pour aller plus loin : https://www.debatpublic.fr/vers-une-eau-pure-sans-calcaire-et-sans-chlore-3311